Fondée en 2013, Hace (Hydro Air Concept Energy) est une start-up girondine qui a pour ambition de révolutionner le secteur des énergies renouvelables. Son fondateur, Jean-Luc Stanek, a mis au point une technologie innovante capable de produire de l’électricité à partir des vagues. Malgré des avancées technologiques majeures, Hace peine à trouver les financements nécessaires pour déployer sa solution à grande échelle. Retour sur l’histoire et les défis de cette jeune entreprise française, pionnière dans l’exploitation de l’énergie houlomotrice.
Les débuts de Hace : une idée née de l’observation et d’une volonté de changement
L’histoire de Hace commence avec Jean-Luc Stanek, un ancien dentiste passionné par l’environnement. C’est lors d’un séjour à La Réunion qu’il découvre un phénomène naturel fascinant : les « souffleurs », ces jets d’eau de mer qui jaillissent à intervalles réguliers grâce à la force des vagues. Il se demande alors s’il est possible de capter cette énergie pour la transformer en électricité.
L’accident nucléaire de Fukushima, survenu en 2011, agit comme un déclic pour Stanek. L’événement le pousse à se tourner vers les énergies alternatives moins dangereuses pour l’environnement. Il se forme en autodidacte à la mécanique des fluides et à la résistance des matériaux. En 2013, il fonde Hace avec pour objectif de produire de l’électricité propre à partir des vagues.
Un engagement total pour un projet révolutionnaire
Jean-Luc Stanek a tout donné pour son projet. En 2017, il vend sa maison et quitte son emploi pour se consacrer entièrement à Hace. « Jean-Luc s’est investi à 100 % dans cette aventure », souligne Thierry Millet, associé et actionnaire de l’entreprise. Entouré d’une équipe d’experts, notamment des anciens responsables de Veolia et Airbus, il développe plusieurs prototypes avant de passer à l’échelle industrielle.
Hace a déposé un brevet international, validé dans plusieurs pays, dont le Japon, la Chine, les États-Unis et plusieurs régions d’Europe et d’Afrique. En seulement quelques années, la start-up est devenue une référence dans le domaine des technologies de production d’électricité par énergie houlomotrice.
Des tests concluants, mais des financements qui tardent à arriver
En 2023, Hace a réalisé des tests en mer au large du Croisic (Loire-Atlantique) pendant trois mois. Le prototype industriel de l’entreprise a prouvé qu’il pouvait produire de l’électricité en continu, même avec de petites vagues de quelques centimètres.
De plus, le dispositif a résisté à deux tempêtes sans interruption de service.
Malgré ces résultats prometteurs, Hace rencontre des difficultés pour financer son développement. L’entreprise a déjà investi trois millions d’euros, dont un million pour le premier prototype en 2018 et près de 900 000 euros pour le dernier modèle. Jusqu’à présent, plus de 90 % des financements proviennent du privé, mais cela reste insuffisant pour passer à la phase industrielle.
Aujourd’hui, la start-up est en pleine levée de fonds, avec pour objectif de récolter 20 millions d’euros. Cet argent servira à ouvrir sa première usine de production de machines houlomotrices, une étape cruciale pour Hace.
Des précommandes à l’international, mais pas encore de ventes concrètes
Bien que Hace n’ait pas encore finalisé de ventes, la start-up suscite un fort intérêt à l’international. Thierry Millet explique que l’entreprise a déjà reçu plus de 400 millions d’euros de précommandes pour ses machines, en provenance de pays comme l’Indonésie, Madagascar et les Maldives.
Ces précommandes visent à installer les machines de Hace sur des sites spécifiques pour alimenter les réseaux d’électricité locaux. Par exemple, dans le sud de Madagascar, les machines devraient non seulement produire de l’électricité, mais aussi être couplées à des systèmes de dessalement pour fournir de l’eau potable aux populations locales.
Cependant, ces précommandes nécessitent des financements pour se concrétiser. « Quand vous avez un projet qui est une précommande, il faut le financer », rappelle Thierry Millet. La start-up est donc en attente d’investisseurs ou d’acomptes pour lancer sa première production industrielle.
Un modèle économique et écologique innovant
Si Hace parvient à lever les fonds nécessaires, elle pourrait bien devenir un acteur clé dans la production d’électricité verte. Sa technologie offre de nombreux avantages économiques et écologiques. Le coût de production est estimé à moins de 30 euros par mégawattheure (MWh), ce qui est très compétitif comparé aux autres sources d’énergie renouvelable. De plus, le bilan carbone est exceptionnellement bas, avec seulement 1 gramme de CO2 par kilowattheure (kWh) produit.
Le prototype de Hace, avec ses 2,5 mètres de hauteur, est également presque invisible une fois installé au large, ce qui réduit son impact visuel et écologique sur l’environnement marin. Cela rend la technologie encore plus attractive pour les pays côtiers à la recherche de solutions énergétiques durables.
L’avenir de Hace : un projet à soutenir
Aujourd’hui, Hace a prouvé que sa technologie fonctionne et est prête pour un déploiement à grande échelle. Mais pour que cette vision devienne réalité, la start-up doit convaincre les investisseurs de soutenir son projet. « Ce projet, il faut le faire aboutir », insiste Thierry Millet. L’énergie houlomotrice représente une immense opportunité pour la transition énergétique mondiale, et Hace pourrait bien jouer un rôle de premier plan dans ce domaine.
Pour accompagner des projets innovants tels que celui de Hace, des écoles comme EDBS, la Business School du Digital, forment des étudiants aux enjeux actuels du marketing et du développement durable. En encourageant l’entrepreneuriat et en offrant un enseignement pratique orienté vers les solutions de demain, EDBS permet à ses élèves de participer activement à des initiatives qui, comme Hace, ont le potentiel de transformer le monde. Grâce à des formations en phase avec les réalités du marché, les étudiants sont encouragés à relever des défis concrets et à s’impliquer dans des projets novateurs qui contribuent à une économie plus verte et durable.